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sœurs de bon-secours

à saint Pierre le pouvoir des clés ; ce tableau a été attribué bien à tort à Poussin, c’est une œuvre du xviie siècle. Le second, de la même époque, est plus intéressant : la Vierge de douleur tient sur ses genoux le Christ descendu de la croix. Citons enfin un confessionnal provenant, dit-on, de l’Île-Barbe, avec de ravissantes sculptures sur bois.

SŒURS DE BON-SECOURS

La communauté de Bon-Secours doit son origine à M. l’abbé Gabriel, ancien aumônier de l’Hôtel-Dieu. La révolution de 1830, qui avait aigri les esprits contre le clergé et les congrégations, avait trouvé un écho jusque dans cet établissement. Les administrateurs prétendaient imposer des réformes dont quelques-unes blessaient directement les droits de l’administration ecclésiastique. Le conflit s’aigrit au point que, le 31 décembre 1834, « douze agents de police, précédés de cinquante grenadiers sabre au poing, envahissent subitement le grand hôpital. D’un ton impérieux et menaçant, ils signifient aux sœurs et prétendantes, rebelles depuis quatre ans aux règlements nouveaux, que toute résistance de leur part est désormais inutile ; qu’elles se soumettent, ou qu’elles sortent immédiatement des salles de malades et même de l’établissement ». Les religieuses cédèrent, la plupart entrèrent chez les sœurs Saint-Joseph ou Saint-Charles. Étiennette Chavent, sœur Émilie, fut la base de la congrégation naissante dite de Bon-Secours, formée à l’aide de ce noyau de religieuses provenant de l’Hôtel-Dieu.

Fondée en 1835, sous le patronage de l’Immaculée-Conception, la communauté a pour but d’aider les malades à faire une mort chrétienne. Depuis cette époque elle a prospéré, puisque en 1900 elle comptait cent cinquante sujets, avec trois résidences dans le diocèse de Lyon, et une dans chacun des diocèses d’Autun, de Grenoble, de Valence et de Lausanne.

La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours est située 14, rue Sala. Construite en 1835, elle est de style roman, longue de 15 mètres et large de 9 m. 50. Elle compte trois nefs. Le maître-autel est de marbre blanc. Le chœur est décoré de peintures représentant les saints Ignace, François Xavier et François Régis, et d’une statue du Sacré-Cœur. Dans la nef de droite, l’autel de bois peint est dédié à la Vierge Marie. On y voit une peinture de la Vierge Immaculée et une statue de la Mère de Dieu. Dans la nef de gauche, la chapelle est dédiée à saint Joseph avec statue du patriarche de la nouvelle loi, et peinture représentant Jésus-Hostie. Dans la sacristie se trouvé un ostensoir remarquable, œuvre de l’artiste Armand-Calliat.