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Par là, le roi imiterait l’exemple de son bisaïeul Louis XIV, qui, par sa déclaration du 13 décembre 1698, avait ordonné que toutes les lettres patentes qui avaient pour but l’instruction et l’éducation des jeunes personnes, fussent expédiées, ce qui fut accordé à Marseille puis à Grenoble, enfin, en octobre 1709, à Rive-de-Gier ».

L’autorisation royale octroyée, la Providence fit de rapides progrès, et jusqu’à la Révolution, éleva et instruisit dans le bien les nombreuses enfants confiées aux religieuses Trinitaires. Après la tourmente révolutionnaire, l’œuvre fut rétablie et subsiste encore, comme on l’a dit dans le tome premier, article des religieuses Trinitaires. Ajoutons que la prospérité actuelle de la maison est due à la bonne gestion du comité des dames directrices et à la bienveillance d’amis dévoués de la maison, parmi lesquels il faut citer M. l’abbé Cœur, plus tard évêque de Troyes, et les missionnaires diocésains, en particulier un de leurs supérieurs M. Mioland, devenu évêque d’Amiens, puis archevêque de Toulouse.

ANNONCIADES

Premier monastère.

L’an 1624, la ville de Lyon ouvrait ses portes aux premières religieuses Annonciades Célestes qui venaient y établir un monastère ; elles y avaient été appelées par Gabrielle de Gadagne, comtesse de Chevrières, demeurée veuve, et dont l’unique fils lui fut enlevé au siège de Turin sous les yeux de Louis XIII, auquel ce jeune gentilhomme était particulièrement cher. La comtesse, femme de grande piété, résolut alors de consacrer au Seigneur les biens qu’elle en avait reçus ; ces dispositions l’inclinèrent à ériger à Lyon, sa ville natale, un monastère de religieuses où la parfaite observance fût en vigueur. Pour l’exécution de son dessein, elle eut recours aux sages conseils d’un Jésuite son directeur ; le Père Lejeune la confirma dans sa pieuse pensée et comme, durant quelque temps, il avait fait sa résidence à Pontarlier où se trouvait le premier monastère de l’ordre de l’Annonciade, en deçà des monts, il lui parla avantageusement de ces religieuses et de l’excellence de leur institut entièrement consacré à honorer le mystère de l’Incarnation du Verbe et de la maternité de la Vierge Marie. Pleinement satisfaite de ces premiers renseignements, la comtesse s’adressa à M. de Meschatin La Paye, chanoine comte de Lyon et vicaire général de Denis de Marquemont, archevêque de Lyon, alors à Home, pour obtenir la permission d’établir un monastère. Elle écrivit d’autre part aux religieuses de Pontarlier, les priant de lui envoyer un nombre suffisant de sœurs pour commencer la fondation.

Les permissions d’usage ayant été accordées par les ordinaires des lieux et les magistrats, le 8 octobre 1624, quatre religieuses professes : Jeanne-Baptiste-Angèle Régis,