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ficultés, et, un an après la mort de son époux, elle installa les religieuses dans une belle maison qu’elle leur avait achetée sur la balme Saint-Clair.

La communauté jouit pendant quelque temps d’une grande paix, mais en 1668, les religieuses de Mme de Coligny, dites Colinettes en souvenir de leur bienfaitrice, eurent à subir une rude épreuve. Les missionnaires Saint-Joseph, établis à Lyon, avaient été, eux aussi, l’objet des libéralités du marquis et de la marquise de Coligny. Se considérant plus utiles que les sœurs Sainte-Élisabeth qui avaient déjà deux couvents à Bellecour et aux Deux-Amants, ils voulurent être plus favorisés. Ils essayèrent de faire casser la donation de Mme de Coligny et intentèrent un procès aux religieuses. Après trois ans de débats, les sœurs de Bellecour intéressèrent, en faveur de la communauté naissante, des défenseurs placés en haut lieu, en sorte que, le 21 août 1667, un arrêt du parlement de Paris confirma la donation de Mme de Coligny en faveur des Colinettes.

Longtemps la maison, qui avait été achetée pour le couvent suffit aux religieuses ; mais de nombreuses vocations s’étant présentées, l’ancien local devint insuffisant. De 1762 à 1766, on construisit un très vaste bâtiment. Les sœurs n’en jouirent pas longtemps ; vingt ans plus tard, éclatait la révolution et les religieuses étaient dispersées en octobre 1792. Le monastère devenait une caserne, tandis que Pierre-Jacques Villermoz, médecin de la rue des Forces à Lyon, restait acquéreur de tout le domaine.

En 1805, le cardinal Fesch sollicita du gouvernement les bâtiments de l’ancien monastère pour agrandir son séminaire, mais il ne put les obtenir. Aujourd’hui, la caserne est devenue l’hôpital dit des Colinettes ou Villemanzy.

PAROISSE SAINT-VINCENT-DE-PAUL

Pour retracer l’histoire de la paroisse Saint-Vincent-de-Paul, située à la Guillotière, route de Vienne, quartier du Grand-Trou, il est nécessaire de donner quelques détails sir le personnage célèbre qui en fut le fondateur.

François-Xavier Gouthe-Soulard naquit, en 1820, à Saint-Jean-la-Vestre, non loin de Noirétable (Loire) ; il appartenait à une famille de cultivateurs profondément religieux. Placé au séminaire Saint-Jodard, il s’y distingua par son travail et sa piété. Après six années bien employées, ses études littéraires terminées, François-Xavier entra au grand séminaire, où il reçut, en 1847, l’onction sacerdotale. Nommé professeur de rhétorique, aux Minimes, il enseigna pendant six ans. Mais son cœur avait d’autres aspirations : il lui fallait un champ plus vaste, qu’il trouva lors de sa nomination comme vicaire de Saint-Nizier. Il avait trop présumé de ses forces, et sa santé n’était point suffisante pour ce rude labeur ; gravement menacé, il dut se retirer momentanément comme aumônier dans la maison de M. Carrier. Il profita de ce repos pour prendre ses grades théologiques.