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venait de sortir de la prison où elle avait montré un grand courage, la mère Saint-Ambroise témoigna de son zèle en recommençant, dès 179S, les fonctions de l’institut. Pie VII passant à Lyon, en 1804, puis en 1805, daigna accorder des audiences particulières à ces dignes mères et leur donna plein pouvoir de relever le monastère de Lyon. Celui-ci conserve comme une pieuse tradition l’éloge que le pape fit alors de la fidélité des Ursulines de France pendant la Révolution, en récompense de quoi il autorisa une communion de plus par semaine que le nombre porté par la règle.

Mgr Donnet, archevêque de Bordeaux.

Le 17 avril 1807, les Ursulines lyonnaises, pourtant alors dans une extrême pauvreté, firent, par un abandon sublime à la Providence, la promesse solennelle d’employer chaque année en bonnes œuvres les profits qui pourraient être faits sur le pensionnat. Cet exemple s’est conservé dans le monastère par la pratique aussi étendue que possible des œuvres de charité. En novembre 1870, par exemple, le monastère a logé, pendant trois semaines environ, plus d’un millier de soldats ; en janvier 1871, il y fut établi une ambulance de vingt-cinq lits où les soldats malades furent soignés par les religieuses et leur médecin l’espace de plusieurs mois ; les frais de réparation et de renouvellement du mobilier, qui furent nécessités par ces circonstances, sont restés à la charge du monastère.

On a vu que le but essentiel des religieuses Ursulines de Lyon est l’éducation des jeunes filles. Elles avaient un pensionnat composé exclusivement d’internes, et n’admettaient ni demi-pensionnaires ni externes. Elles n’avaient pu ouvrir, malgré le désir qu’elles en éprouvaient, des classes gratuites, pour ne pas entraver les fonctions des sœurs Saint-Charles, installées avant elles sur la colline et tenant déjà ces écoles ; mais les sœurs Saint-Charles amenaient aux Ursulines leurs enfants, à certaines époques de l’année, et on leur distribuait vêtements et récompenses ; de plus, on soutenait leurs écoles, et de cette manière le bien se faisait de part et d’autre en parfaite harmonie.

Les Ursulines se conforment strictement à la bulle d’érection de leur institut par Paul III, en 1544, et au bref du pape Paul V au cardinal archevêque de Lyon en 1619 ; dans ce but, elles s’appliquent à suivre le mouvement des études, afin de ne se laisser surpasser par aucune autre maison, et elles font compléter et contrôler leur enseignement par des ecclésiastiques pleins de capacité.

Un opuscule daté de 1856 donne un résumé des retraites très sérieuses que les reli-