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ursulines

Couvent de Saint-Barthélemy.

Les religieuses Saint-Ursule possédaient également un couvent dans la montée Saint-Barthélémy. L’histoire en est peu connue ; les archives départementales ont pourtant conservé un intéressant document, daté d’avril 1673, par lequel Louis xiv confirme la fondation de cette maison. Nous en citerons ici quelques lignes.

« Les filles de Sainte-Ursule de Lyon nous ont fait remontrer, qu’en vertu des lettres patentes du roi notre père, de décembre 1611, contenant permission de s’établir à Lyon, avec consentement du cardinal archevêque de Lyon et du prévôt des marchands, à elles accordé les 11 et 13 août 1631, elles ont bâti une église, acquis une maison avec cours et jardins au quartier Saint-Barthélémy ; elles y ont toujours depuis demeuré, et fait les fonctions de leur institut, particulièrement en ce qui regarde l’instruction des jeunes filles en la piété et bonnes mœurs. Il semble que les lettres accordées pour des causes si privilégiées puissent être suffisantes, et que les religieuses ne doivent pas être atteintes par notre édit de décembre 1666 touchant les couvents fondés pendant les trente dernières années, sans lettres ni permission de nous, ni consentement légitime. Comme leur établissement ne précède notre édit que de treize ans, les filles de Sainte-Ursule, craignant d’être troublées, nous ont supplié de les faire jouir de la grâce que nous avons fait espérer aux communautés religieuses que nous jugerions à propos. Or, la maison Sainte-Ursule est suffisamment dotée, et de bon revenu, comme il paraît par les certificats de l’archevêque et de son grand-vicaire des 24 avril et 6 août 1672. Voulant donc favorablement traiter les exposantes, par la considération du fruit qu’elles ont fait à Lyon, nous leur permettons de continuer leur demeure en la maison par elles acquise à Lyon, quartier de Saint-Barthélemy, pour qu’elles et les religieuses qui leur succéderont y fassent les exercices et fonctions de leur règle pour l’instruction des jeunes filles. »

Ce couvent de la montée de Saint-Barthélémy fut, comme tant d’autres, supprimé en 1792.

Couvent de Saint-Irénée.

Malgré la persécution révolutionnaire, la communauté de Sainte-Ursule ne devait pas périr définitivement. La mère Saint-Ambroise Boulard, religieuse du premier monastère, ayant été obligée de quitter la France pendant la Terreur, se retira à Imola dont le cardinal Chiaramonti, depuis Pie VII, était alors évêque. Elle reçut bienveillance et protection de son éminence et lui dut asile dans un monastère de la ville épiscopale. Rentrée en France et associée à mère Sainte-Pélagie Léchevin, du couvent de Crémieu, qui