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histoire des églises et chapelles de lyon

M. Ranquet parla de son projet à M. Faure, son ami ; ils ne perdirent point de temps et, après bien des recherches, Unirent par atteindre la mère de Bermond sur le port du Temple, au moment même où elle mettait le pied sur le coche d’eau pour descendre la rivière et poursuivre son retour à Avignon.

M. Banquet alla visiter Mgr de Marquemont, archevêque de Lyon, et, après lui avoir représenté les avantages spirituels que la ville recevrait de ce nouvel établissement, l’illustre prélat donna son consentement, et comme il ne restait plus que l’agrément de MM. de la ville (le consulat), ledit M. Ranquet pria instamment MM. les échevins de le proposer à leur assemblée, et tous, d’un commun accord et avec démonstration d’une singulière joie, reçurent ces filles dans leur ville.

La fondation fut autorisée par lettres patentes de Louis XIII, datées du 13 septembre 1612, et enregistrées par le parlement le 12 décembre 1612. Plus tard, le 4 décembre 1639, le roi voulant favoriser le couvent dit de la Monnaie, parce qu’il était situé dans le quartier de ce nom, fit aux religieuses la concession annuelle de trois minots de sel, le 4 décembre 1639, ce qui équivalait à environ 118 litres, mesure actuelle.

En 1612 les Ursulines s’installèrent donc rue de la Vieille-Monnaie, ci-devant rue Besson. « Ce premier établissement était sur le côté nord de la rue. Cette partie de l’emplacement est occupée actuellement par la maison portant le numéro 33 de la rue Vieille-Monnaie. L’acquisition faite par les Ursulines comprenait un jardin et deux maisons. Le jardin était de Sébastien Hiberlin ; une maison de Léonard Falcon et l’autre de Claude Gauthier. Avant d’être bâti, l’emplacement de ces maisons était en vigne, appartenant, à Claude Besson qui fut maître de la Monnaie. Antérieurement à Claude Besson le propriétaire était Jean Vannerot, qui donna son nom à une rue de ce quartier. »

En 1622, les Ursulines abandonnèrent leur premier établissement pour s’installer de l’autre côté de la rue de la Vieille-Monnaie ; le 14 mai 1633, elles agrandirent l’emplacement de 1612 du côté d’occident par l’acquisition d’une maison, dite de l’Espérance, avec jardin. Au siècle suivant les Ursulines furent en telle prospérité qu’elles voulurent bâtir. « C’est ce qui résulte d’un alignement donné par le consulat le 1er septembre 1702. Une note de 1703, écrite sur l’inventaire des archives des Ursulines, observe que la rente de 200 livres que s’est constituée la sœur Marguerite Leclerc, par son contrat du 26 mars 1700, a été rachetée et que « les deniers ont été employés au nouveau bâtiment ».

« De la construction de 1702, il reste encore une belle entrée, dans le style ample et noble du temps. La maison qu’elle dessert porte le no 33 de la rue de la Vieille-Monnaie. L’allée est élevée de cinq marches au-dessus de la voie publique, ce qui s’explique par l’abaissement du sol de la rue, exécuté par le voyer Grand, en 1771. »

En 1792, les Ursulines de la Monnaie se dispersèrent après avoir refusé de prêter le serment constitutionnel.