Page:Martin - Histoire des églises et chapelles de Lyon, 1908, tome II.djvu/302

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
282
histoire des églises et chapelles de lyon

HÔTEL-DIEU

Le principal hôpital de Lyon est l’Hôtel-Dieu, fondé, dit-on, au milieu du vie siècle, par saint Sacerdos, évêque de Lyon, sous le patronage de Notre-Dame-de-Pitié ; il est dirigé par la puissante administration des hospices civils, et les malades sont soignés par les sœurs dites hospitalières de Lyon ou servantes des pauvres. Le caractère semi-religieux et semi-laïque de celles-ci en fait une congrégation unique en France. Leur but est de soigner les malades de l’un et de l’autre sexe, les femmes en couches, les enfants, les infirmes et les vieillards. Le nombre des malades secourus par an tend à dépasser le chiffre considérable de 30.000.

Les sœurs hospitalières de Lyon sont au nombre de 800 environ, réparties en sept résidences, dont quatre dans la ville : l’Hôtel-Dieu avec 240 sœurs, l’hospice de la Charité, celui de l’Antiquaille, celui de la Croix-Rousse avec 100 sœurs. En dehors de Lyon se trouvent trois résidences : l’hospice du Perron, à Pierre-Bénite, l’asile des convalescents à Saint-Genis-Laval, avec 26 sœurs ; enfin le sanatorium Renée Sabran, créé à Gien-Hyères (Var), sur le littoral de la Méditerranée, en faveur des enfants pauvres et scrofuleux de Lyon qui ont besoin des bains de mer pour se guérir.

La congrégation des sœurs hospitalières de Lyon, si vénérable par son antiquité, n’a pas de constitutions religieuses proprement dites, mais seulement un règlement qui varie quelque peu avec les différentes maisons. Les sœurs sont divisées en prétendantes, novices et sœurs croisées. Les novices ne prennent l’habit qu’après douze mois d’épreuve ; au bout de quinze ans, temps qui permet d’éprouver leur vocation et de les former à la vie hospitalière, elles reçoivent la croix qui les fixe au service des malades pendant leur vie entière ; néanmoins, elles sont toujours libres de rentrer dans le monde, l’administration n’ayant jamais regardé leurs promesses comme des vœux proprement dits.

Dans chaque emploi se trouve une sœur cheftaine ou maîtresse à laquelle les autres sont soumises pour le travail. Les prétendantes, novices et sœurs croisées n’ont d’autre supérieur spirituel que le premier aumônier de leur maison respective. Les sœurs hospitalières rendent seules aux malades qui leur sont confiés les soins que comporte leur étal, sans l’aide de servantes séculières comme cela se pratique dans d’autres communautés.

La chapelle de l’Hôtel-Dieu est de style Renaissance. Sur la façade, au-dessus de la porte, se trouve une Pietà, avec deux anges, dont l’un tient la couronne d’épine. La chapelle est composée d’une grande nef, avec huit chapelles latérales communiquant entre elles. Au fond du chœur, dominant l’autel, se trouvent trois tableaux représentant les vertus théologales. Dans celui de gauche, la foi est symbolisée par la résurrection de Lazare ; dans celui du milieu, l’espérance, par le Christ en croix ; dans celui de droite, la charité, par le bon Samaritain.