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histoire des églises et chapelles de lyon

1218, le pape Honorius III érigea les confrères en ordre religieux hospitalier et les admit aux trois vœux. Puis, ils devinrent chanoines régaliens de Saint-Augustin : une bulle d’Innocent IV, en 1246, concernant l’hôpital Saint-André, leur donne déjà ce titre. Il est très probable qu’ils avaient été appelés, dès l’origine de l’établissement lyonnais, par Ponce Blanchard lui-même à cause de leur habileté comme infirmiers.

En 1246, Guichard de Condrieu et sa femme leur donnèrent une maison située à Saint-Georges, au pont du Sablet, aujourd’hui quai Fulchiron, à l’extrémité de la rue du Viel-Renversé. Ce petit hospice, à peu près inconnu des érudits, ne dura guère, car dès 1280, il fut transféré dans la contracterie Saint-André, qui en prit son nouveau nom de Saint-Antoine.

L’hôpital Saint-André avait de grandes ressources, dont les Antonins héritèrent ; il possédait trente-cinq propriétés, dont douze relevaient du chapitre primatial et sont mentionnées dans un acte de reconnaissance des Antonins à l’église de Lyon ; parmi les autres, plusieurs ne figurent pas encore dans l’inventaire de 1662 : tènement entre la Saône et la rue Mercière s’étendant de l’extrémité méridionale de la rue de la Monnaie à plus de cinquante mètres au delà de la rue du Petit-David, et jusqu’au voisinage de la rue Marchande ; sur la rue Mercière, maison de rapport louée par les libraires Pillehotte, Arnollet, Jean Huguetan, ce dernier, souche des comtes de Suddeslen ; une propriété importante à Vénissieux ; vingt-sept dans la paroisse de Chaussagne, aujourd’hui localités de Parilly, Saint-Alban, Montchat ; six à Villeurbanne, entre autres la grande ferme Salomon, plus tard Saint-Antoine ; une à Oingt, etc. ; tels étaient leurs immeubles considérables.

HÔPITAL DES PASSANTS

L’espace nous manque pour redire l’historique des nombreux petits hôpitaux ou hospices fondés à Lyon au moyen âge ; ce travail a été fort bien fait par M. Drivon que nous citons en bibliographie. Contentons-nous de quelques lignes sur l’hôpital du pont de la Guillotière, dit des Passants : « Les hospices civils de Lyon, raconte Crépet, augmentaient leur fortune par des dons successifs sur le territoire delà Guillotière. La maladrerie Saint-Lazare ne suffisant plus à la bienfaisance de ses donateurs, un hôpital, dit des Passants, fut créé non loin du pont de la Guillotière, dans une rue qui porte aujourd’hui ce nom. Il servait de succursale à la maladrerie Saint-Lazare, et recueillait gratuitement, pendant trois jours, les voyageurs arrêtés par les inondations du Rhône. Les fermes du Poirier-sans-Pareil, de la Tête-d’Or, de la Blanchisserie, devinrent plus tard la propriété des hospices de Lyon, qui occupaient ainsi le quart de la surface de la commune tout entière. »