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frères des écoles chrétiennes au petit-collège et aux lazaristes

Lyon traiter l’affaire qui n’alla pas sans encombre, faute d’argent comptant, et qui ne se conclut qu’en 1840. M. Perret, architecte et tertiaire dévoué, érigea au rez-de-chaussée une chapelle sans prétention.

Dès 1841 la Société acquit une autre propriété, celle de la Favorite, où bientôt s’installa un pensionnat de jeunes gens. M. Cholleton, devenu vicaire général de Mgr de Pins, avait gagné les faveurs de ce prélat en faveur des Maristes. Il serait trop long d’énumérer les résidences, collèges, maisons diverses dont les fondations se succédèrent rapidement à partir de cette période ; rappelons seulement le pensionnat de Valbenoîte transféré à Saint-Chamond, les institutions Sainte-Marie à la Seyne-sur-Mer, Saint-Joseph à Montluçon, les maisons de Moulins, Toulon, Spithfield à Londres, Notre-Dame de Montbel, Valenciennes et Riom.

Quant aux sœurs Maristes qui ne forment pas la moindre partie de l’œuvre du P. Colin, après des débuts difficiles de 1823 à 1836, elles s’égalèrent à leurs frères. Citons, pour cette même période de temps, leurs couvents de Lyon, de Sainte-Foy-lès-Lyon et de Collonges. Le pape Léon XIII les confirma définitivement en 1884, faisant ainsi droit à l’un des vœux qui occupèrent le plus l’âme du digne fondateur durant la longue retraite qu’il s’imposa. Dès 1854, en effet, il donna sa démission au chapitre général et eut pour successeur le P. Favre. Le travail du soir de sa journée, un soir qui ne s’éteignit que le dimanche 14 novembre 1873, fut la rédaction des Constitutions pour ses religieux, durable monument de sa ferme intelligence et de sa prudence consommée ; il eut le bonheur de les voir approuvées par Rome en 1870.

Le but principal de la congrégation des sœurs Maristes est l’éducation des jeunes filles dans les pensionnats et externats, enfin les missions. Elles dirigent des providences pour les enfants pauvres. À la suite du dernier chapitre général, en septembre 1891, la maison-mère et le noviciat ont été transférés de Belley à Lyon. Le nombre des religieuses professes est de deux cent vingt. Elles sont réparties en seize établissements, dont neuf en France, six en Angleterre, un dans les îles Fidji.

FRÈRES DES ÉCOLES CHRÉTIENNES AU PETIT-COLLÈGE ET AUX LAZARISTES

Les frères des Écoles chrétiennes n’eurent pas de maison à Lyon avant la Révolution ; les prêtres du séminaire Saint-Charles et d’autres instituteurs suffisaient à l’instruction des enfants. En 1803 le cardinal Fesch résolut de doter sa ville archiépiscopale d’un essaim de frères. « Il alla trouver le frère Frumence, vicaire général de la congrégation à Rome, pour le décider à se transporter à Lyon. Celui-ci accepta ; son éminence écrivit à Paris pour obtenir l’autorisation du gouvernement, l’abbé de Bonnevie fut chargé de cette correspondance en l’absence du secrétaire de la légation.