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comptait 3.000 âmes, devait être sous le vocable du Sacré-Cœur et l’église future serait dédiée à sainte Anne. Le jeune prêtre se mit immédiatement à l’œuvre ; il s’aboucha avec une Commission de propriétaires composée de MM. Peytel, Mercier, Gargas, Giniez, Maleterre et Gulon. Ceux-ci jetèrent leur dévolu sur une ancienne brasserie de bière, rue Baraban, et sur une fabrique de bougie qui lui était contiguë. On acheta une cloche, on installa activement les choses les plus essentielles, ce qui coula environ 5.000 francs, et le 20 novembre 1859 l’église provisoire était bénite par Mgr Desgeorge, supérieur des missionnaires diocésains, assisté de M. Parel, curé de Saint-Augustin, M. Coudour, curé de l’Immaculée-Conception et M. Grisot, aumônier des Petites Sœurs des Pauvres de la Villette. Le mois suivant on donna à M. Claraz comme vicaire M. Chirat qui devint plus tard chanoine titulaire de la Primatiale. Le digne curé eut bientôt la satisfaction d’apprendre que son église avait été érigée en succursale par le gouvernement, le 28 juillet 1800. Dès lors on constitua un conseil de fabrique composé de MM. A. Petel, Claude Mercier, J. Lacombe, Bergeron et Malterre.

Façade projetée de l’église Sainte-Anne du Sacré-Cœur (d’après un dessin de M. Bourbon, architecte).

Il fallut songer à l’église définitive. Le 11 août 1860, on acheta un terrain avec dépendance, appelé l’immeuble Turbil, d’une contenance de 4.231 mètres carrés, situé chemin du Sacré-Cœur. Ce terrain subit quelques modifications l’année suivante. Le Conseil fut d’avis de s’adresser, pour les plans de la nouvelle église, à M. Pierre Bossan ; celui-ci accepta, mais se fit suppléer par M. Bourbon, architecte. Le premier devis s’éleva à 50.000 francs ; mais, comme on le verra, la dépense fut presque doublée. On fut largement aidé par la municipalité qui, le 5 septembre 1862, vota un crédit de 20.000 francs. Enfin, le 14 novembre de la même année, la préfecture accorda l’autorisation de bâtir, et, après adjudication, M. Duret, entrepreneur, commença les travaux. Le terrain fut béni le 1er juin 1863, et, le 17 avril de l’année suivante, M. Beaujolin, vicaire général, bénissait la première pierre de l’édifice. À cette cérémonie assistaient : M. Jacques, chef de division à la préfecture ; M. Richard Villon, maire du 3e arrondissement : M. Coignel, conseiller de l’arrondissement ; M. Coudour, curé de l’Immaculée-Conception ; M. Parel, curé de Saint-Augustin ; M. Buer, aumônier des Petites Sœurs des Pauvres.