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ment que, fondée sous les auspices de la Propagande de Rome, la Société des Missions-Africaines de Lyon « a pour but principal l’évangélisation des pays de l’Afrique qui ont le plus besoin de missionnaires ; elle travaillera constamment à préparer les voies pour pénétrer dans les lieux où il n’y a pas encore de missionnaires ; elle est essentiellement séculière, c’est-à-dire qu’on n’y fait point de vœux ; elle se composera du supérieur général, des supérieurs locaux, des conseillers, de confrères ecclésiastiques et aussi de frères laïques ; ces derniers devront, autant que possible, exercer un art ou un métier, afin d’être capables de l’enseigner aux enfants pauvres et aux jeunes Africains ; partout où plusieurs associés seront réunis, ils mèneront la vie commune ; à la Société adhèrent des affiliés qui participeront aux mérites de l’œuvre, s’ils s’attachent à la seconder par leur influence morale et par des secours matériels ».

Chapelle des Missions-Africaines.

La cérémonie du départ fut célébrée, au séminaire de Lyon, le 2 novembre 1858, et le départ effectif eut lieu le lendemain. Un mois après, les missionnaires prenaient contact avec la terre africaine. Le 11 mars 1859, l’intrépide Mgr de Marion-Brésillac s’embarquait à Brest pour aller rejoindre ses premiers envoyés sur la Côte des Esclaves. Lorsqu’il y aborda, une cruelle épidémie sévissait dans ce pays sauvage, et les joyeux embrassements de l’heureuse arrivée se confondirent presque avec les adieux déchirants du départ suprême. L’évêque vit mourir sous ses yeux deux de ses prêtres et son frère laïque, victimes de l’épidémie. Quand lui-même et son vicaire général, le P. Reymond, furent atteints, ils avaient enterré presque tous leurs chrétiens ; enfin, ils succombèrent à leur tour, à un jour d’intervalle l’un de l’autre ; seul, un frère échappa à la mort. À la fin de juin le désastre était accompli : la chrétienté naissante de Sierra-Leone avait péri dans son berceau. Mgr de Marion-Brésillac mourut l’avant-dernier de tous, plus frappé par la douleur de voir ses prêtres expirer sous ses yeux qu’emporté par la maladie. Le P. Reymond, vicaire général, succomba le lendemain, après avoir administré les derniers sacrements à son évêque.

Malgré ce coup terrible, l’œuvre de l’intrépide prélat ne mourut pas avec lui. Il eut un digne successeur dans le R. P. Planque qu’il avait laissé à la tête de son séminaire sur la demande du nouveau supérieur. Par un bref du 28 août 1860, le souverain pontife érigea un nouveau vicariat apostolique dans le golfe de Guinée, sous le nom de vicariat apostolique du Dahomey. Le 2 janvier 1861, trois nouveaux missionnaires s’embarquaient