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pelle possède une châsse avec reliques de sainte Philomène, ayant appartenu à Mlle Jaricot, fondatrice de l’Œuvre de la Propagation de la foi, et donnée par sa fidèle compagne Maria Dubouis, en reconnaissance des services rendus par M. l’abbé Rolly à Mlle Jaricot.

RELIGIEUSES NOTRE-DAME DE L’ASSOMPTION

Le nom de l’abbé Combalot se trouve le premier à l’origine de l’Assomption, et c’est dans sa vie qu’il faut chercher la genèse de l’esprit assomptionniste et du mouvement d’idées qu’il représente ; l’œuvre lui doit sa première impulsion. Prédicateur renommé des dernières années de la Restauration, et du règne de Louis-Philippe, il était l’homme de foi et de zèle qui ne se démentit jamais au cours d’une longue et belle existence.

La rencontre providentielle survenue, en 1837, entre le prédicateur de Saint-Eustache et une jeune fille, Anne-Eugénie Milleret de Brou, décida de la vocation de cette dernière et de la fondation d’un ordre consacré à la Sainte-Vierge, fondation depuis longtemps mûrie dans le cœur de l’abbé Combalot. Cette personne appartenait par sa naissance à une honorable et noble famille de Luxembourg. À la suite de l’appel de Dieu, elle fit une année de retraite chez les Bénédictines du Saint-Sacrement, se rendit de là au couvent de la Visitation de la Côte-Saint-André où elle lut admise au noviciat, le 14 août 1838. Cependant, fidèle à sa vocation, Eugénie vint à Paris le 13 avril 1839. La fondation de l’Assomption eut lieu le 30 du même mois et la vie religieuse commença, modeste et cachée, dans un petit appartement de la rue Férou, où la communauté, composée de trois personnes, ne devait pas attendre longtemps de nouvelles et nombreuses recrues. Transporté rue de Vaugirard, où, par la protection de Mgr Affre, une chapelle fut autorisée, le petit institut y entendit la première messe le 9 novembre 1839, en présence de six religieuses non encore revêtues de l’habit, mais fixées par des constitutions qui avaient emprunté leur base et leur esprit à la règle de saint Augustin. Le but de la nouvelle congrégation était de christianiser l’éducation en la débarrassant des traditions païennes et mondaines. C’était donc une œuvre de charité extérieure, qui n’excluait pas la vie d’immolation intérieure, base de toute association spirituelle.

Le 14 août 1840 eut lieu la prise d’habit des vaillantes religieuses : une robe de serge violette, une cordelière de même couleur, une croix de laine blanche sur la poitrine, une guimpe de toile et un voile blanc, telle était leur livrée. M. Combalot restait l’âme de l’œuvre naissante ; mais le caractère autoritaire et l’esprit versatile du vénérable prêtre allaient susciter des difficultés et des épreuves heureusement atténuées par l’entrée en scène de l’abbé d’Alzon, ami de M. Combalot. Dans les desseins de Dieu, c’était l’abbé d’Alzon qui devait être, par suite de la rupture survenue entre M. Combalot et la communauté, l’appui, le guide et le soutien de la fondatrice, mère Marie-Eugénie de Jésus. Vicaire général de Nîmes, l’abbé d’Alzon ne vint à Paris qu’en 1843 ; il ne fut jamais supérieur