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sœurs saint-charles

dans leurs classes, et revenaient à la maison pour y pratiquer la vie commune. Lorsque M. Démia mourut, la communauté n’avait encore que cette première forme. Pour assurer le succès de sa fondation, il légua tout son bien à l’œuvre des écoles.

Chapelle des sœurs Saint-Charles.

Sur la fin de sa vie, l’archevêque de Lyon le nomma visiteur extraordinaire des églises de son diocèse. Il s’acquitta de cette importante mission avec une grande ardeur. Cependant ce saint prêtre se sentant défaillir désirait finir ses jours dans la solitude ; il se démit de l’office de promoteur de la foi et ne conserva que celui de visiteur des écoles et des églises. Cette dernière fonction l’absorba complètement, et les fatigues que lui occasionnèrent ses fréquents voyages lui tirent contracter une fièvre maligne qui le conduisit au tombeau. Il mourut dans sa maison d’Ainay, le 23. octobre 1689, dans la 53e année de son âge. Les seize cents enfants qui fréquentaient les seize écoles de Lyon firent des funérailles remarquables à cet homme de devoir considéré comme un saint et un des bienfaiteurs de l’enfance au xviie siècle.

La maison-mère actuelle des sœurs Saint-Charles occupe le monastère dit des Bleues-Célestes, fondé, en 1624, par les religieuses de l’Annonciade. Les sœurs ayant été chassées de leur couvent par la Révolution, les bâtiments furent concédés par Napoléon Ier, en 1807, à la congrégation Saint-Charles.

L’église, dont la construction remonte à 1637, se trouvait alors hors d’état de service. Faute de ressources, la Communauté dut se contenter, tout d’abord, d’une chapelle provisoire. Enfin, avec le concours des Dames associées à leur œuvre et sous la direction de