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histoire des églises et chapelles de lyon

marbre, La Fuite en Égypte. Ce morceau très intéressant, est à moitié effacé par le frottement des mains des fidèles ; il mériterait d’être transporté dans un emplacement présentant plus de sécurité. Au-dessous se voit : Saint Pierre, à mi-corps, toile ancienne. Dans la chapelle du Sacré-Cœur, située en haut de la petite nef de droite, l’autel est moderne, de marbre de couleur et de style indéterminé ; il porte des médaillons d’anges en bronze. Sur le tabernacle se trouve une statue du Sacré-Cœur, en marbre, œuvre de Dufraisne, sculpteur lyonnais.

La chapelle de la Sainte-Vierge est située au sommet de la petite nef de gauche. L’autel isolé, de style napolitain, est de stuc et marbres de couleur ; il appartint primitivement à l’église d’Ainay, puis fut cédé par M. Boue, curé de cette paroisse, à l’église Saint-Pierre. Dans le coffre est couché un Christ au tombeau, statue de marbre ; la table est supportée par deux cariatides. Sur le tabernacle, se trouve La Vierge et l’Enfant Jésus, groupe de marbre.

À l’extrémité de la petite nef de droite se voit : Saint François de Sales au pied du Sacré-Cœur, toile moderne. Contre la paroi, en face de la première travée, La Fuite en Égypte, peinture ancienne ; enfin, vis-à-vis de la deuxième travée : Saint Jérôme dans le désert, tableau ancien.

Un décret ministériel ayant annoncé la désaffectation de Saint-Pierre, l’honorable curé M. Pangaud, a confié à M. Gaillard architecte, la construction, rue du Bàt-d’Argent, d’une nouvelle église destinée à remplacer celle qui malheureusement disparaîtra. L’édifice est commencé depuis un an, il comprendra une crypte, une église supérieure, et pardessus, la cure et les écoles. L’église sera de style gothique.

SAINT-SATURNIN

Tout près de l’église Saint-Pierre, dont elle formait une annexe, existait une église dite Saint-Saturnin, vulgairement Saint-Sorlin ; elle était paroissiale, et on y faisait toutes les fonctions curiales. Après un long procès, un arrêt du parlement, du 26 août 1699, réserva à l’abbesse de Saint-Pierre le patronage de la paroisse. Certains ont prétendu qu’une des nefs de cette église aurait été restaurée et serait devenue la nef de droite de l’église Saint-Pierre. Cette opinion ne paraît guère admissible, vu que entre les deux églises, il existait un certain intervalle libre ; aussi cette église a-t-elle pu être démolie sans entraîner aucune transformation pour Saint-Pierre. D’ailleurs on a vu plus haut que la nef droite de l’église avait été formée par la démolition des murs faisant la séparation entre les chapelles latérales. D’après certains renseignements, Saint-Saturnin aurait été construit, on ne sait dans quel but, par l’abbesse Rolinde vers 930 ; elle aurait été rasée par les protestants et reconstruite à nouveau. Elle a ensuite été vendue comme bien national ; c’est ce qui explique sa disparition et son remplacement par une maison particulière sous la Restauration.