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d’une fenêtre datant du xiie siècle, d autres sont probablement masquées par les constructions parasites, qui en auront empêché la destruction. Le clocher est également enfoui dans les maisons du côté sud ; il n’offre aucun intérêt. Le portail, enserré dans des habitations particulières, contient la partie inférieure de l’ancien clocher dont on a démoli trois étages au xviiie siècle. Il est formé de deux larges contreforts encadrant la porte d’entrée au-dessus de laquelle s’élève une haute surface lisse construite en maçonnerie d’énormes pierres de taille percée d’une étroite fenêtre, et couronnée par un bandeau d’arcatures très simples. L’ensemble de cette bâtisse semble appartenir à une époque plus éloignée que celle de la porte qui doit être attribuée à latin du xiie siècle. Celle-ci se compose d’une arcade décorée de moulures, de pilastres, de colonnes et de chapiteaux d’un travail remarquable et d’une riche ornementation ; toutefois l’arcade à plein cintre a été un peu surbaissée par des tassements. Les vantaux de la porte datent de la fin du xviiie siècle, et méritent l’attention par leur sculpture. Le porche occupe la base de l’ancien clocher dans lequel est ouverte la porte d’entrée ; il est voûté en ogive ; l’ouverture qui le sépare de la nef reproduit l’architecture de la porte d’entrée, sauf l’arc qui est enrichi de petites arcatures.

Pénétrons dans l’intérieur de l’église. Elle se compose d’une nef séparée des bas côtés par six arcades de chaque côté, dont les pieds-droits, décorés de pilastres ioniques, supportent un entablement servant de base à la grande voûte en berceau ornée d’arcs doubleaux peu saillants. Des baies, ménagées dans les pénétrations à la partie basse du berceau, éclairent la nef ; elles sont décorées de clefs composées alternativement de têtes de chérubins et de consoles historiées. Trois arcades, de chaque côté en entrant, sont aveugles, les bas côtés ne commençant qu’à la quatrième ouverture.

Nous voici au chœur. Six colonnes d’ordre ionique, engagées contre les pieds-droits des piliers, accusent le sanctuaire qui est revêtu, en bas, d’une boiserie avec couronnement dans le fond en bois sculpté supportant un crucifix. Le chœur est orné de peintures importantes qui vont être décrites.

Sur la paroi de gauche, L’Adoration des mages, signée en bas et au milieu : « Trémolières invenit et pinxit, 1736 ». Cette toile, qui vient probablement de l’église des Carmes-Déchaussés, est mentionnée dans l’inventaire descriptif de 1797 signalé plus haut. La Vierge et l’enfant Jésus portent leurs regards à gauche ; derrière eux, se trouvent saint Joseph, les mages, et divers personnages ; enfin dans le haut des anges et le bas d’un édifice.

À la paroi de droite, on a placé L’Adoration des bergers, tableau non signé ; il est pourtant de la même main que le précédent, et fut exécuté par Trémolières, pour l’église des Carmes Déchaussés. Il ne vaut pas le précédent, qui était fort estimé à l’époque où il fut exécuté. Ce tableau figure également dans l’inventaire des tableaux mis en réserve, en 1797.

Au fond du sanctuaire, sur la paroi de gauche : L’Assomption, toile signée en bas et au milieu : « Trémolières, 1736. » Dans le haut, la Vierge est soutenue par les Anges, tandis qu’au-dessous, les apôtres sont groupés autour du tombeau vide que recouvre un suaire. Au témoignage de Clapasson, il existait dans la chapelle du Confalon, avant la Révolution,