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saint-pierre et saint-saturnin

affluaient, une partie de la voûte fut démolie, et une nouvelle abside construite. Pendant l’invasion des protestants à Lyon, on avait enfermé les objets précieux dans une tribune et l’escalier y conduisant avait été muré. L’ouvrier qui avait fait le travail trahit le secret : ces objets d’une valeur inestimable furent mis au pillage et un grand nombre perdus sans retour.

Chanoine Dérozier, curé de Saint-Pierre, puis de Saint-Nizier.

L’église Saint-Pierre possédait, avant la Révolution, plusieurs tableaux de maître, qu’il sera d’autant plus utile de rappeler qu’on ignore ce qu’ils sont devenus. Au témoignage de Clapasson et de Debombourg, on remarquait, dans la chapelle des enfants du Plâtre, une peinture représentant La Sainte-Trinité, par Blanchet le cadet, et dans celle des maîtres Futainiers une Nativité de In Vierge, par Thomas Blanchet ; contre un pilier, du côté de l’évangile, au-dessous d’un autel, se trouvait un Saint Sébastien et un Saint Roch, d’un peintre inconnu, mais dont le travail était bon et dans la manière flamande ; enfin, d’après d’Expilly, on voyait, en 1766, à l’entrée de la nef, Saint Benoit donnant l’habit à Sainte Scholastique et Saint Benoit distribuant des aumônes.

Parmi les huit tableaux qui se trouvent présentement à Saint-Pierre, et qui tous proviennent d’églises dévastées à la Révolution, quatre sont de Trémolières, un de Restout, un de Frontier, un de Crelet et un de La Fosse ; tous furent réservés, en 1797, pour le Muséum et l’École de dessin, par les artistes Cogell et Jayet chargés de choisir, parmi les nombreuses toiles saisies dans les églises et couvents, celles qui présentaient un intérêt artistique. Ces tableaux furent mis sous la surveillance de l’École centrale du département du Rhône, avec un très grand nombre d’autres, dont on possède la liste, et où figurent des Stella, des Blanchet, des Sarrabat, des Vanloo, et de nombreuses copies. On ignore l’époque où ces peintures furent données à Saint-Pierre. La description de l’église actuelle, qu’on va entreprendre ici, serait promptement achevée, si l’édifice ne contenait ces remarquables œuvres d’art, sur lesquelles nous insisterons particulièrement.

L’église actuelle se compose d’une nef orientée, précédée d’un porche et accompagnée de bas côtés sur une partie seulement de sa longueur. L’édifice étant entouré de maisons ou de cours intérieures de tout côté, ses façades latérales n’offrent aucun intérêt, à l’exception