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histoire des églises et chapelles de lyon

tions lions, le bourg ou village Saint-Michel, qui, en 1388, n’était pas encore compris dans l’enceinte de la ville. Lorsque les religieuses de Saint-Michel furent supprimées, l’église devint paroissiale. Elle est ainsi qualifiée dans la bulle d’Innocent IV de 1230, et resta paroissiale jusqu’à la fin du xviie siècle. L’abbé d’Ainay était curé primitif de Saint-Michel, et nommait le curé ou vicaire perpétuel tenu de payer une redevance annuelle de quarante sols viennois et deux livres de cire. Le curé de Saint-Michel était Jacques Manlia en 1382, Jean Degrangier en 1470, Thomas Daillères en 1509, François Gayffier en 1567, François Thomazet en 1670, Constant en 1692, Pierre Mey en 1712. François Gayffier fut le premier à tenir des registres paroissiaux à dater de 1566. Chaque année, le dimanche des Rameaux et le jour de la fête patronale, les religieux d’Ainay officiaient eux-mêmes à Saint-Michel.

L’étendue de cette paroisse était considérable et embrassait tout le terrain compris entre les Jacobins et le confluent, puis l’île Mognat au delà du confluent, enfin sur la rive gauche du Rhône, le quartier de la Guillotière où s’élevait la chapelle de la Madeleine, contiguë au cimetière de ce nom ; Sainte-Madeleine, annexe de Saint-Michel, avait été érigée en remplacement de l’église paroissiale Saint-Jean-de-Béchevelin détruite par les Protestants en 1562.

Mais si la paroisse Saint-Michel avait un grand territoire, elle fut longtemps peu peuplée et ses ressources étaient minimes. En 1512, à l’occasion d’une contribution du clergé aux dépenses des fortifications de la ville, tandis que l’abbé d’Ainay était taxé à 300 livres, Saint-Michel n’avait à payer que 3 livres seulement. Lorsque saint François de Sales mourut, le 28 décembre 1622, dans la maison du jardinier de la Visitation de Bellecour, on crut que ce ne serait pas faire assez d’honneur à l’illustre défunt, de célébrer ses obsèques dans la modeste église. paroissiale Saint-Michel située tout auprès. Son corps fut exposé d’abord à la Visitation, puis porté à Saint-Nizier et de là, accompagné par le Chapitre de cette église jusqu’aux portes de la Croix-Rousse, où se forma le convoi qui l’emmena à Annecy. Il n’est pas trace dans les souvenirs de la Visitation d’un prétendu dépôt qui aurait été fait du corps de saint François de Sales à Saint-Michel, rapporté par quelques historiens. Par contre, soixante-dix ans plus tard, mourait à la Visitation de Bellecour une religieuse, la princesse Marie-Anne de Wurtemberg, fille du prince Ulrich de Wurtemberg et de la princesse Isabelle d’Aremberg. Elle avait demandé à être enterrée dans l’église paroissiale Saint-Michel, en une chapelle dédiée à la Vierge : son désir fut respecté.

Saint-Michel dut au zèle de ses paroissiens quelques œuvres intéressantes. Des dames charitables, fondèrent, en 1681, avec le concours des Filles de la Charité, l’Œuvre de la Marmite, dans le but d’assister les pauvres honteux et malades, sous la présidence du curé de Saint-Michel. Le 10 septembre 1681, Mme la comtesse de la Liègue donne une pension annuelle de cinquante livres. Le 5 mars suivant, Pierre Perrachon, marquis de Saint-Maurice, lui cède trois rentes annuelles faisant ensemble quarante-sept livres. De nos jours les paroisses Saint-François-de-Sales et Sainte-Croix participent aux secours distribués par l’Œuvre de la Marmite, parce qu’elles sont des démembrements de l’an-