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Sainte-Croix, au xviiie siècle.

SAINT-ÉTIENNE ET SAINTE-CROIX

Détruites depuis la Révolution, les deux églises Saint-Étienne et Sainte-Croix font partie intégrante de l’histoire de Saint-Jean.

Saint-Étienne, ancienne cathédrale, couvrait à peu près l’emplacement de la rue de ce nom. On la voit sur les plans scénographiques ou dessins anciens, toute petite au flanc nord de la basilique. Les églises de la Gaule romaine, comme les temples antiques, étaient de dimensions médiocres. Ce sont les architectes du Nord qui ont importé chez nous les vastes vaisseaux, et encore nos édifices de style ogival n’ont-ils pas les dimensions des cathédrales des bords de la Seine ou du Rhin.

Fondé au ve siècle, achevé et enrichi par Sigismond, fils de Gondebaud (517-523), mais soumis à des réfections nombreuses et reconstruit en totalité au xve siècle, Saint-Étienne offrait ceci de particulier qu’il avait conservé la disposition des églises primitives : le vestibule où se tenaient les pénitents et la partie réservée aux catéchumènes. De récents travaux de voirie ont mis à découvert des substructions qui indiquent encore cette distribution. Une partie de la première construction avait été faite avec des matériaux antiques. Il se trouvait dans la façade un bas-relief, figurant une divinité entourée de fruits et d’animaux. Les constructeurs l’avaient sans doute fixé là comme une sorte de trophée, mais il devint l’objet d’un culte particulier. La veille de la fête de Saint-Étienne, dit Paradin, « aucuns citoyens y venoient de nuit, en chemin rétrograde, adorer ladite image et lui offrir des chandelles ». Il fallut l’enlever en 1519 pour faire cesser ces singuliers pèlerinages.