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bibliographie du chapitre x

étaient sourds-muets, et puisèrent dans leur bon cœur une grande pitié pour ces déshérités de la nature. C’est là que pendant cinquante ans ont été élevés plusieurs générations de ces infortunés. Leur œuvre n’existe plus, elle a disparu avec les fondateurs dans des conditions qu’on doit rappeler. On sait qu’autrefois l’instruction des sourds-muets se faisait par signe. Le progrès veut qu’aujourd’hui ces infortunés s’essayent à parler comme tout le monde. M. Forestier n’était point accoutumé à cette nouvelle méthode. Son âge ne lui permettait pas de recommencer son éducation, il acheva d’élever les enfants qui se trouvaient dans sa maison, puis la légua aux abbés Lémann pour y installer une œuvre de bienfaisance. Les nouveaux directeurs, si connus à Lyon et dans toute la France par leurs études et leur prédication, ont installé dans la grande propriété un orphelinat de jeunes filles. Ces parlantes, comme on dit, font un singulier contraste par leurs bruyants ébats et leur gaîté avec le silence et la tristesse de ceux qui les ont précédées.

Pour aider au bon entretien de la maison les abbés Lémann firent appel au dévoûment des religieuses Franciscaines de Saint-Sorlin (Rhône), congrégation fondée par la mère Marie-François d’Assise, dont il importe de donner ici un courte notice biographique.

Cette digne personne naquit, le 25 décembre 1828, à Saint-Loup, près de Tarare. Voici comment le toit paternel abrita les prémices du futur institut des petites sœurs :

Quelques petites orphelines ayant été recueillies, un commencement de vie religieuse s’établit ; l’humble congrégation grandit peu à peu, et lorsqu’on quitta le toit paternel, on fonda un premier établissement à Saint-Sorlin, dans le canton de Mornant. En 1868 seulement, eut lieu l’institution canonique de la communauté.

L’accroissement de l’œuvre ne cessa, depuis, de s’affirmer sous la direction toujours plus généreuse de la fondatrice dont la vie entière se passa au service de la communauté. Lorsqu’elle mourut, les soins qu’elle avait donnés aux pauvres orphelines délaissées lui formaient une magnifique couronne.

La chapelle actuelle de Balmont est un édifice qui occupe le centre de la propriété. Elle présente la forme d’un petit temple grec avec un fronton de bon goût. À l’intérieur, au-dessus de l’autel, on voit encore le tableau de l’Assomption dont il a été question dans les documents indiqués plus haut. De chaque côté, on a placé deux statuettes : Notre-Dame de Lourdes et Saint-Joseph. Dans la nef, on voit deux autres statues du Sacré-Cœur et de Saint Augustin ainsi qu’une bonne toile, représentant la Descente de croix.

BIBLIOGRAPHIE DU CHAPITRE X


SAINTE-BLANDINE

Bulletin paroissial de Sainte-Blandine, petite revue des familles, mensuel, 1re année, n° 1. janvier 1900, Lyon, Paquet, in-16 à 2 col., 8 p.

Jean-Claude Dartigue, premier curé de la paroisse Sainte-Blandine à Lyon, par P. Brac de la Perrière. Lyon, Bauchu & Cie, 1874.

ADORATION-RÉPARATRICE

Adoration-Réparatrice, recueil de prières à l’usage des