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propagation de la foi

religieuses reçurent la règle appliquée au tiers-ordre, composa les constitutions, le coutumier, le cérémonial et le règlement des novices. Comme il fallait un moyen d’existence, les sœurs jetèrent les fondements d’un pensionnat dont les ressources devaient aider à l’entretien des enfants pauvres. Dieu bénit ces premiers efforts, et, après des épreuves de tout genre, le nouvel institut fut en possession du magnifique immeuble où se trouvait autrefois le prieuré bénédictin de Saint-Sauveur, autrement dit l’abbaye de l’Esvière, dont l’enclos renfermait la vieille chapelle de Notre-Dame-Sous-Terre, vénérée pendant près de cinq siècles dans la ville d’Angers. La chapelle fut splendidement restaurée, la Vierge replacée dans son sanctuaire, et le concours des pèlerins redoubla. En même temps l’institut se répandit hors d’Angers, et des maisons furent fondées à Saint-Servan, à Hyères, à Lyon en 1894, à Villeurbanne près de Lyon le 15 août 1897, à San-Rémo (Italie) ; enfin quatre maisons dans les Indes, province du Rajpoutana : à Mhow, Ajmere, Kurda et Indore.

Les religieuses Sainte-Marie-des-Anges, dont un essaim est revenu à Lyon, lieu de naissance de leur fondateur, possèdent ici deux chapelles. L’une est située aux portes de Lyon, sur la commune de Villeurbanne, paroisse des Charpennes, l’autre à Lyon même, rue Tronchet. Ces deux chapelles ne sont pas apparentes au dehors, mais ont été disposées dans l’intérieur de la maison ; n’étant pas faites pour le public, elles sont plutôt d’humbles oratoires.

La chapelle de la rue Tronchet est ornée d’un autel simple d’aspect comme le mobilier liturgique qui l’accompagne. L’autel est presque toujours orné de fraîche verdure et des fleurs sans cesse renouvelées par les mains des religieuses adoratrices. Au fond de la chapelle se trouve un petit harmonium pour l’accompagnement des chants de l’office. La chapelle du couvent des Charpennes possède un bel autel de pierre orné sur le devant de colonnettes et d’un bas-relief : le Bon Pasteur. Par côté, deux anges prosternés adorent le Saint-Sacrement, et derrière l’autel, on a placé des statues de la sainte Vierge et de saint Joseph.

PROPAGATION DE LA FOI

En 1834, le petit séminaire Saint-Jodard, au diocèse de Lyon, avait pour l’un de ses directeurs les plus zélés l’abbé Moyne, qui ajoutait au professorat l’administration d’une paroisse voisine privée de curé, et maintes bonnes œuvres, car aucune misère ne s’offrait à lui qu’il ne s’efforçât de la soulager. Une de ses pénitentes paraissait réduite à toute extrémité par les longues suites d’une hydropisie dont elle souffrait depuis plusieurs années ; personne, sinon elle-même, ne doutait que sa fin fut proche ; elle ne pouvait se résigner à la mort, par une apparente opposition aux volontés de Dieu, encore qu’elle fut d’une piété marquée. « Un sentiment plus fort que moi », disait-elle, « me fait espérer ma guérison ».