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histoire des églises et chapelles de lyon

Saint-Denis en 1875 ; une inscription latine exprime brièvement les vertus de ce pasteur dont la mémoire est demeurée en vénération.

Chaire de l’église Saint-Denis.

Des deux chapelles absidales, l’une est dédié au Sacré-Cœur, l’autre à la Sainte-Vierge ; la confrérie du Saint-Rosaire est canoniquement érigée dans cette dernière depuis la fin de l’année 1874. En 1893, un édicule a été érigé sur le flanc droit du chœur avec lequel il communique par une large ouverture. On y a rétabli les autels Saint-Nicolas de Tolentin et Notre-Dame des Sept Douleurs, ce dernier avec la statuette de Notre-Dame de Montaigu que la dévotion populaire révérait encore au cours du siècle qui vient de finir, mais dont le culte semble aujourd’hui grandement délaissé. Un anachronisme inconcevable jette sur cette réédification une note fâcheuse : on a encastré dans l’autel Saint-Nicolas, où il n’a que faire, un bas-relief de marbre blanc provenant de l’église des Pères et représentant une Pietà, qui avait sa place naturelle et tout indiquée dans l’autel Notre-Dame des Sept Douleurs. À proximité de ces autels, un petit monument d’une facture très simple contient le cœur du chanoine Paret, curé de Saint-Denis, décédé le 30 août 1898.

La chaire à prêcher de l’église Saint-Denis est le seul objet d’art remarquable qu’elle puisse offrir à l’attention des visiteurs. Construit en bois de noyer, ce meuble constitue un type précieux d’ancienne sculpture sur bois. Les figurines et les scènes historiées qui le décorent, ainsi que l’ornementation accessoire, d’une forme à la fois vigoureuse et délicate, font de cette chaire une œuvre digne de l’attention des archéologues, et la classent au premier rang des curiosités de ce genre que possède notre ville. Dans sa Description de Lyon publiée en 1741, Clapasson mentionne bien les tableaux de médiocre valeur qui se voyaient alors dans l’église des Augustins de la Croix-Rousse, mais il ne dit rien de la chaire à prêcher. Peut-être inférerait-on de ce silence qu’elle n’existait pas à cette époque, s’il n’était plus probable qu’il n’y a là qu’une omission de l’écrivain. Le style général, d’accord avec certains détails iconographiques, semble, d’ailleurs, reporter à la fin du règne de Louis XIV la création de cet ouvrage artistique. Quoi qu’il en soit, il est de tradition que les Augustins ont légué cette chaire du haut de laquelle ils évangélisaient les habitants du faubourg, et qui traversa, sans grand dommage, la période révolutionnaire.

La chaire de Saint-Denis est de forme hexagonale. Des colonnettes d’angle reposent sur une bordure de feuilles de chêne admirablement fouillée et supportent l’accoudoir en saillie. Sur le champ libre des cinq panneaux — le sixième est masqué par le pilier de support — sont reproduits divers sujets tirés de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ce sont, en allant de gauche à droite : 1° Jésus marchant sur les eaux et tendant la