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tion, mais qui a été manifestement élevée au rang d’une divinité funéraire.

À notre sujet, se rattache un point sur lequel nous devons nous arrêter quelques instants : il s’agit de ce culte des pouvoirs générateurs, qui tient une si grande place dans toutes les religions du vieux monde et qui, prenant ses racines dans le fétichisme le plus reculé, se retrouve encore non seulement chez les peuplades sauvages de l’Afrique et de l’Amérique, mais même dans plusieurs régions de la France actuelle.

De nombreux travaux ont été produits sur ce sujet qui intéresse à un si haut degré l’archéologie et la connaissance des rapports entre les symboles et les idées qu’ils expriment.

Parmi ces travaux, on doit citer au premier rang ceux de d’Hancarville, qui ont été bientôt suivis de ceux de Richard Payne Knight[1]. Tout récemment, J. Baissac a également présenté des vues originales sur cette question[2]. Ces travaux mettent en lumière ce fait, que de ce culte sont dérivées des pratiques nationales qui ont imprimé à la moralité des nations de l’antiquité spécialement, un caractère étrange qu’on ne parvient à bien saisir et à bien apprécier qu’à la condition de s’identifier en quelque sorte avec l’esprit général de ces époques reculées.

Il arriva, dit Hérodote, que, pendant que j’étais

  1. Culte phallique, ses rapports avec la théologie mystique des anciens ; suivi d’un Essai sur le culte des pouvoirs générateurs durant le moyen âge. Traduit de l’anglais par E. W. Luxembourg, impr. particulière, 1866.
  2. Histoire de la religion. 2 vol., 1877. Paris.