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Quelque difficile, ajoute le docteur Parrot, que soit une description d’ensemble, la vue de cette enfant est si caractéristique, que l’impression qui en reste est ineffaçable, et si par la pensée on superpose ce corps sur la figurine du Phtah, il est impossible de méconnaître l’analogie et de douter que l’artiste égyption ait pris pour type du dieu un monstre achondroplasique[1].

Maintenant, et pour n’envisager que le côté tératologique de l’observation, jusqu’à quel point le docteur Parrot est-il autorisé à admettre que cette malformation ait servi de modèle à l’artiste chargé de représenter Phtah-Embryon ? Y a-t-il un rapport entre les formes de ce monstre et le symbole que cette divinité doit exprimer ?

Les avis émis par ceux des membres de la savante société qui prirent part à la discussion, n’amenèrent pas de solution satisfaisante à ce problème, soumis auparavant à l’un de nos égyptologues les plus autorisés, qui ne lui a pas trouvé de réponse suffisamment plausible.

Quoi qu’il en soit, ce qu’il y a de très intéressant dans le fait qui vient d’être rapporté, c’est qu’il s’agit bien d’une monstruosité symbolisant une pratique religieuse dont il est difficile de préciser la significa-

  1. Cette difformité n’est pas très rare : beaucoup de nains ne sont que des êtres qui en sont atteints ; jusqu’à présent on l’a considérée comme dépendante du rachitisme ; le docteur Parrot l’en distrait complètement et le prouve par la qualification nouvelle qu’il lui donne et les investigations auxquelles il s’est livré et qui sont consignées dans son remarquable travail.