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III
Le boys ou forest s’appelloit
La forest de Desesperance,
Ou jamais homme sy n’alloit
Qu’i ne fust marry a oultrance ;
Mains vaillans les fers de leur lance
Y ont en combattant laissés ;
Mains amoureux en desplaisance
Par couroux y sont trespassés.
IV
En maintes forestz ay esté,
Mais oncques n’en veis la pareil,
Car, soit en yver ou esté,
L’on n’y voit luyre le soleil ;
Le temps n’y est pers ne vermeil ;
Tousjours y fait obscur et noir.
Ne n’a que tristesse et que dueil,
Et en est verdier Desespoir.
V
Quant je me veis en ce dangier.
Lors je commençay a crier
Vers Amours pour me solaiger
Et obvier au fourvoier,
Priant qu’il me voulst convoier
A ce perilleux damné pas,
Car, sans son secours envoier,
Seur estoie de passer le pas.