Page:Martial - Œuvres complètes, t. 2, trad. Verger, Dubois et Mangeart.djvu/39

Cette page n’a pas encore été corrigée

s'agitent dans la forêt, et que le berger africain, pâle d'effroi, rappelle à l'étable ses taureaux épouvantés et ses brebis défaillantes ; non moins terribles sont les rugissements qui naguère ont retenti dans l'arène de la capitale de l’Ausonie. Qui n'aurait cru entendre une troupe tout entière ? Cependant c'était un seul lion, mais si formidable, que les lions eux-mêmes eussent tremblé devant lui, et que la Numidie aux riches marbres lui eût, décerné la couronne. Qu'elle était noble sa tête, et qu'il était imposant son aspect, lorsque les touffes dorées de sa crinière retombaient en se courbant sur son cou ! Quel puissant épieu il a fallu pour percer sa large poitrine ! quelle joie il a dû ressentir d'un aussi honorable trépas ! O Libye ! qui a pu envoyer à tes forêts ce bel et si glorieux hôte ? Venait-il des monts consacrés à Cybèle ? ou plutôt, Germanique, ne serait-ce pas ton frère ou ton père lui-même qui te l'aurait envoyé de l'astre d'Hercule ?

LVI. A FLACCUS

Quoique le temps passé le cède au nôtre, quoique la puissance