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ces prés de l'Apulie, situés près de la ville du Lacédémonien Phalante, et que le Galèse féconde de ses eaux empruntées à la Calabre ? Le Bétis, qui abreuve le bétail de l'Ibère, a-t-il lavé ta laine sur le dos des brebis de l'Hespérie, ou bien cette laine a-t-elle compté le nombre des embouchures du Timave, où venait s'abreuver Cyllare avant d'être parmi les astres ? Le poison d'Amyclée n'était pas fait pour te prêter ses couleurs ; la teinture de Milet n'était pas non plus digne de ta toison. Tu l'emportes en blancheur sur les lis, sur la fleur du troène fraîchement éclose, et sur l'ivoire de la colline de Tibur. Devant toi doivent s'humilier le cygne de l'Eurotas, les colombes de Paphos et les perles arrachées aux profondeurs de l'Érythrée. Mais pour être aussi pur que la neige encore vierge, un si beau présent ne l'est-pas plus que Parthenius de qui il vient. Je ne lui préférerais pas ces brillantes étoffes tissées à Babylone, et que l'aiguille de Sémiramis a semées de broderies. Je serais moins glorieux de posséder l'or d'Athamas, quand tu me donnerais, Phryxus, cette riche toison d'Éolie. Mais combien on