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M. V. MARTIAL

L’habileté de son maître d’hôtel se déploie tout entière pour assaisonner ces mets avec de la feuille de rue. C’est ainsi que Cécilius remplit ses jattes, ses plats, ses écuelles et ses bassins, et il croit avoir fait merveille, avoir fait une chose charmante, quand, pour un si grand nombre de mets, il n’a dépensé qu’un as.

XXXII. — CONTRE NESTOR.

Tu n’as pas une toge, pas un foyer, pas un lit infecti’^ de punaises, pas une pauvre vieille natte de jonc ; tu n’as ni esclave jeune ou vieux, ni servante, ni enfant, ni clef, ni serrure, ni chien, ni tasse pour boire. Cependant tu veux à toute force te faire passer pour pauvre, et tu cherches à prendre place parmi le peuple. Tu mens, Nestor, en te disant pauvre, tu te fais trop d’honneur : la pauvreté n’est pas de ne rien posséder.

XXXIII. — SUR PRASINUS,

(cocher de la faction verte du cirque).

Depuis la mort de Néron, Prasinus a souvent remporté la palme, et plus d’un prix a couronné ses succès. Oseras-tu encore


Hinc cellarius experitur artes, Ut confiât vario vafer sapore In rutœ foiium Capellianae. Sic iniplet gaLatas, paropsidasque, Et levés scutulas, cavasque lances. Hoc lautum putat, hoc putat venustum, Unum ponere ferculis tôt assem.

XXXII. — IN NESTOREM.

Nec toga, nec focus est, nec tritus cimice lectus, Nec tibi de bibula sarta palude teges ; Nec puer, aut senior, nulla est ancilla, nec infacs, Nec sera, nec clavis, nec canis, atque calix. Tu tamen affectas, Nestor, dici atque vlderi Pauper, et in populo quaeris habere locum. Mentiris, vanoque tibi blandiris honore : Non est paupertas, Nestor, habere nihil,

XXXIII. — DE PRASINO.

Sscpius aJ palmâm Prasihiis pôst fata Neronîs Pervenit, et victor prxniia pluia relert.