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passait sous ses voûtes dans un char attelé de deux chevaux. Mais le destin, qui ne se sentait pas assez fort pour braver notre ressentiment, a eu peur de nos plaintes. Maintenant ces ruines nous plaisent, tant nous sentons le prix du danger. Restées debout, ces voûtes n’eussent point attesté l’existence des dieux.

XIV. — sur arrie et pétus.

Lorsque la chaste Arrie présentait à son cher Pétus l’épée qu’elle venait de retirer de son sein : « Crois-moi, Pétus, dit-elle, si je souffre, ce n’est pas de la blessure que je me suis faite, c’est de celle que tu vas te faire. »

XV. — jeu d’un lion avec un lièvre sur l’arène.

Nous avons vu, César, les jeux et les divertissements de tes chers lions : l’arène t’offre aujourd’hui le même spectacle. Un lièvre pris et lâché tant de fois par la dent qui l’épargne, court en liberté dans celte gueule béante. Comment un lion vorace peut-il épargner ainsi la proie qu’il a saisie ? Mais ce lion, dit-on t’appartient ; donc la chose est possible.