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tresse du monde. Crois-moi, le peuple de Mars est devenu trop difficile à contenter. Il n’en est pas de plus railleur au monde ; jeunes et vieux, tous, jusqu’aux enfants, ont un nez de rhinocéros. Tandis que les uns feront entendre an immense bravo et que tu recevras des baisers, d’autres te berneront. Mais voilà que, pour ne plus subir les nombreuses ratures de ton maître, et dans la crainte que sa plume maussade ne barbouille Les pages joyeuses, tu veux à toute force, étourdi, t’élancer dans les airs. Va, fuis ; mais tu pouvais être plus tranquille en restant à la maison.

V. — à césar.

Si par hasard mes petits livres te tombent sous la main, César, quitte cette gravité qui convient au maître du monde. Tes triomphes, d’ailleurs, ont dû l’accoutumer aux plaisanteries, et un général ne rougit point de fournir la matière d’un bon mot. De grâce, montre, en lisant mes vers, cette indulgence avec laquelle tu regardes Thymèle et le facétieux Latinus. La censure