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mais combien cette gloire n’est-elle pas inférieure à celle de notre Empereur ! Thétis et Galatée ont vu dans leur empire des bêtes farouches inconnues. Triton a vu, au milieu de ses flots, des tourbillons de poussière soulevés par des chars aux roues brûlantes, et lui-même a pris leurs chevaux pour ceux de son maître. Nérée, pour disposer à de sanglants combats les vaisseaux irrités, refuse de marcher à pied dans la plaine liquide. Tous les spectacles qu’offrent aux yeux le Cirque et l’Amphithéâtre, l’onde, enrichie par la munificence de César, t’en reproduit l’image. Qu’on ne parle plus du lac Fucin, ni des étangs de l’indolent Néron : cette naumachie est la seule dont les siècles garderont le souvenir.

XXIX. — sur les gladiateurs priscus et vérus.

Quand Priscus et Vérus, prolongeant le combat, laissaient depuis longtemps entre eux la victoire incertaine, les spectateurs, à diverses reprises, demandèrent à grands cris quartier pour ces gladiateurs ; mais César obéit lui-même à la loi qu’il avait faite. Cette loi voulait que le combat durât jusqu’à ce qu’un des deux