Cesse de t’étonner, Léandre, d’avoir été épargné par les flots pendant tes courses nocturnes : ce sont les flots de César.
Tandis que l’audacieux Léandre se dirigeait vers la demeure de sa chère amante, et qu’il pliait, excédé de fatigue, sous l’effort des flots irrités, voici, dit-on, la prière qu’il leur adressait « Épargnez-moi, quand je vais à elle ; ne me noyez qu’à mon retour. »
Le chœur docile des Néréides a joué partout, sur ces flots, et tracé sur les ondes complaisantes une foule de tableaux. Tantôt il figura un trident aux pointes menaçantes, tantôt une ancre aux dents recourbées : puis, on crut avoir sous les yeux une rame, un vaisseau ; il semblait qu’on aperçût la constellation des fils de Léda, si chère aux matelots ; puis de larges voiles gonflées par le vent. Qui a conçu l’idée de ces merveilles au