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morts et d’aventures sanglantes. Le dénoûment de cette gentillesse impériale parut plus horrible encore ; les convives sortirent de la salle du festin, séparément, et escortés par des gens inconnus vêtus de noir, armés et silencieux. Tous redoutaient quelque événement plus tragique encore, lorsqu’ils se virent, à leur grande surprise, reconduits à leur maison. Ils étaient occupés à réfléchir sur le spectacle qui avait frappé leurs regards, et ils commençaient à respirer plus librement, lorsqu’ils reçurent l’ordre de se rendre aussitôt devant Domitien. Une nouvelle frayeur s’empara de leur esprit, mais ils ne tardèrent pas à être délivrés de cette crainte. L’empereur ne les avait rappelés près de lui que pour leur faire distribuer la vaisselle d’or et d’argent qu’on leur avait servie. Chacun d’eux reçut encore en présent un des jeunes esclaves qui avaient représenté les petits démons, et qu’on avait fait revêtir d’habits riches et somptueux. Tels étaient les amusements de Domitien, digne émule des Tibère, des Caligula et des Néron.

XIX. Jam dic, Posthume, de tribus capellis. — Voyez les Nuées d’Aristophane et les Plaideurs de Racine.

LXVI. Quales in média sedent suburra. — Sedent est le mot propre. Les courtisanes se tenaient assises sur la porte des maisons de prostitution : de là, elles avaient pris les noms de sellariœ, prosedœ, prostibula.


LIVRE VII.

XII. Si qua Lycambeo sanguine tela madent. On sait quelle fut l’infortune de Lycambe : les vers satiriques d’Archiloque l’obligèrent à se pendre, après le refus qu’il fit au poëte de la main de sa tille, qu’il lui avait d’abord promise. Martial ne veut pas qu’on attribue à sa Muse le fiel des vers d’Archiloque. Horace s’en était également défendu avant Martial.

XXIV. Pyladen odisset Orestes. Chacun a vanté, à sa manière, l’amitié d’Oreste et de Pylade. Un poëte gastronome, pour la célébrer, n’a trouvé rien de mieux que ce vers :

Oreste sans Pylade aurait-il pu dîner ?

XXX. Das Parthis, das Germanis… C’est ce que Salluste appelle