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NOTES SUR LE LIVRE DES SPECTACLES

II. Sidereus colossus. Néron avait fait élever, sur la voie Sacrée, un colosse représentant sa personne. Ce colosse avait cent vingt pieds de hauteur. Vespasien fit ôter la tête de Néron, et y substitua celle d’Apollon, désignant le soleil au moyen de douze rayons dorés qui indiquaient les douze signes du zodiaque. C’est par celte raison que Martial donne au colosse l’épithète de sidereus.

Feri… regis. On sait l’horreur que, depuis l’expulsion des Tarquins, les Romains avaient conservée pour le nom de roi.

VI. Sœvit et ipsa Venus. Néron et Domitien furent les premiers qui donnèrent l’exemple de faire descendre des femmes dans l’arène et de leur imposer le métier de gladiateurs.

VII. Laureolus. Lauréole était un voleur fameux. Il figurait dans un drame attribué à Névius par les uns, et à Ennius par les autres. Ce personnage était, pour l’ordinaire, représenté par un acteur que l’on feignait de faire périr sur la scène. Mais, d’après ce qu’on voit ici, quand Domitien fit jouer cette pièce dans l’amphithéâtre, on se servit, pour représenter Lauréole, d’un criminel condamné à mort, qui fut réellement mis en croix et dévoré par un ours.

In quo, quœ fuerat fabula, pœna fuit. C’est-à-dire qu’il subit en réalité le supplice que les acteurs chargés de jouer le rôle de Lauréole n’avaient jusque-là subi qu’en apparence.

VIII. Dœdale, etc. Ce distique mentionne un fait semblable au précédent. Un criminel représente Dédale : ses ailes lui manquent ; il devient la proie d’un ours. Le poëte se moque de ce malheureux, en disant qu’il aurait bien voulu avoir les ailes du vrai Dédale.

IX. Cui pila laurus erat. Par le mol pila on désignait un homme de paille, couvert d’une étoffe rouge, dont on se servait pour irriter le taureau lancé dans l’arène. Or, selon Martial, dans le combat en question, il n’en coûtait pas plus au rhinocéros d’enlever avec sa corne le taureau lâché contre lui, qu’il ne lui en eût coûté d’enlever le mannequin destiné à mettre celui-ci en furie.

XI. Visco. Aux spectacles tragiques de l’amphithéâtre on faisait parfois succéder des représentations plaisantes. Celle d’un ours em-