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LXXXVIII. SUR SES OUVRAGES === Si j'en crois les bruits de la renommée, Vienne, la belle, fait, dit-on, ses délices de mes ouvrages. Là, chacun me lit, vieux, jeunes, enfants, et même la chaste épouse en présence de son mari timoré. Ce triomphe est pour moi plus flatteur que si mes vers étaient chantés par ceux qui boivent, à la source même, les eaux du Nil ; que si le Tage, ce fleuve de ma patrie, versait pour moi tout l'or de l'Espagne ; que si l'Hybla et l'Hymette prodiguaient à mes abeilles leurs sucs nourriciers. Je suis donc quelque chose, et le murmure d'une langue adulatrice ne m'abuse point : je vois, Lausus, qu'il me faut désormais ajouter foi à tes paroles.

LXXXIX. ENVOI D'UNE COURONNE DE ROSES A APOLLINARIS

Va, rose fortunée, va ceindre de tes contours délicats la chevelure de mon cher Apollinaris. Souviens-toi de la couronner longtemps encore après qu'elle aura blanchi, et sois toujours la fleur bien aimée de Vénus.

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