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de Memphis quitte la ville du Phare et traverse les flots ; pour toi le noir Indien oublie les bords de la mer Rouge ; tu ne repousses pas les avances des Juifs circoncis ; l'Alain, sur son cheval sarmate, te rend visite à son passage. Comment donc se fait-il qu'étant Romaine, tu ne trouves aucun charme aux ca­resses d'un Romain ?

XXXI. A REGULUS

Ces oiseaux de la bruyante basse-cour, ces œufs de canes et de poules, ces figues de Chio, jaunies par une chaleur tempérée, ce jeune chevreau arraché à sa mère plaintive, ces olives déjà sensibles au froid, ces légumes blanchis par la neige des frimas ; tu penses que tout cela te vient de ma maison de campagne ? O Regulus, quel soin tu mets à te tromper ! Mes champs ne portent rien que moi-même. Tout ce que t'envoient ton fermier ombrien et ton métayer, ta campagne située à trois milles de Rome, tes cultivateurs de la Toscane et de Tusculum, tout cela, dis-je, naît pour moi dans le marché de Suburre.

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