Page:Martial - Œuvres complètes, t. 1, trad. Verger, Dubois et Mangeart.djvu/375

Cette page n’a pas encore été corrigée

second rang après le monstre d'Étolie, toi que mon ami Dexter a percé de son brillant épieu, te voilà sans vie devant mon foyer, où une telle proie fera bien des jaloux. Allons, que mes pénates noircis par la flamme s'embaument de ton fumet délicieux, et que le bois coupé sur la montagne brûle dans ma cuisine, comme en un jour de fête. Mais il faudra que mon cuisinier consomme une immense quantité de poivre, et qu'il prodigue le Falerne et le garum qu'on met si mystérieusement en réserve. Retourne vers ton maître ; mon foyer est trop petit pour toi, sanglier, tu y jetterais le trouble ; j'ai faim à plus bas prix.

XXVIII. A FUSCUS

Que ton bois de Tibur consacré à Diane croisse et repousse promptement, chaque fois que la cognée l'aura fait tomber ; que tes olives, ô Fuscus, ne le cèdent pas à celles que foulent les pressoirs de Tartessia et que tes cuves, immenses se remplissent d'excellent vin nouveau ; fais l’admiration du forum ; que le palais impérial retentisse de tes louanges, et que de nombreuses palmes décorent la double porte de ton logis. Pendant