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attentivement, comme l'aurait fait un marchand d'esclaves ou un maître de gladiateurs, après m'avoir désigné d'un œil et d'un doigt inquisiteurs, me dit : Serais-tu ce Martial dont les plaisanteries et les joyeux propos sont connus de tout homme qui n'a pas l'oreille batave? Je laissai échapper un sourire, et, par un léger signe, je lui fis voir que j'étais celui qu'il avait désigné. Pourquoi donc, ajouta-t-il, as-tu de si piètres lacernes ? - C'est, répondis-je, que je suis un mauvais poète. Afin d'éviter à l'avenir pareille mésaventure à un poète, envoie-moi, Rufus, de bonnes lacernes.

LXXXIII.- A CÉSAR DOMITIEN

Autant la fortune du père d'Etruscus est redevable aux prières d'un fils, autant l'un et l'autre te doivent de reconnaissance, ô le plus grand des princes : en effet, tu as retenu la foudre échappée de ta main ; je voudrais que les feux redoutables de Jupiter pussent connaître ainsi la clémence. Si le souverain maître du tonnerre avait ton cœur généreux, ô César, sa main ne lancerait que rarement sa foudre tout entière. Etruscus aime à publier