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XLII.- A OPPIANUS, SUR LES THERMES D'ETRUSCUS

Si tu ne te baignes dans les thermes élégants d'Etruscus, tu mourras dans ta crasse, Oppianus. Jamais ondes ne te flatteront davantage : ni les sources d’Apone, interdites aux jeunes filles, ni la voluptueuse Sinuessa, ni les flots bouillants du Passer, ni ceux d'Anxur le superbe, ni les bains d'Apollon de Cumes, ni ceux de Baïes, cette reine des eaux thermales. Nulle part le ciel ne brille plus pur et plus serein ; nulle part les jours ne sont plus longs, et la lumière n'est plus lente à quitter l'horizon. Les marbres du Taygète y déploient leur verte couleur, on y admire l'éclat divers que répandent à l'envi les roches telles qu'on n'en arracha jamais des flancs des monts phrygiens, des antres profonds de la Libye ; l'épaisse onyx y aspire une chaleur sèche, et les ophites s'y pénètrent d'un feu tempéré. Si les usages des Lacédémoniens te plaisent, tu peux, satisfait d'une vaporisation légère, te plonger dans l'onde Vierge, ou dans celle d’Ancus Martius, si limpide, si transparente, que la présence de l'eau s'y fait soupçonner à