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gnées de pois brûlants et de lupins tièdes. Un tel repas est bien modeste, qui, peut le nier ? Mais, à ma table, tu jaseras en toute liberté, tu n’y entendras point de mensonges, tu ne seras pas contraint de composer ton visage, et tes regards pourront retomber tranquillement à leur gré ; le maître de la maison n’y lira pas quelque manuscrit poudreux ; les danseuses de la licencieuse Cadix n’y agiteront pas devant toi leurs reins lascifs, aux poses si souples et sans cesse si provocantes. Mais, ce qui ne peut offenser personne, et ce qui n’est pas sans attrait, tu entendras la flûte mélodieuse du jeune Condylus. Tel est mon petit souper. Claudia t’y précédera, et tu seras charmé, je pense, qu’elle, plutôt que toi, préside à nos plaisirs.

LXXIX. — contre zoïle.

Zoïle, tu t’es levé onze fois pendant un seul repas, et onze fois tu as changé de synthèse, dans la crainte que la sueur, absorbée par tes vêtements humides, ne restât sur ton corps, et qu’un léger souffle de vent n’exerçât une influence funeste sur