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LXXVIII. — à turanius.

Si tu es condamné à souper tristement chez toi, Turanius, viens plutôt faire maigre chère avec ton ami. Tu ne manqueras, si tu aimes à boire, ni de laitues communes de Cappadoce, ni de poireaux à l’odeur forte. On te servira du thon, sous des tranches d’œufs ; un jeune chou vert bien tendre, et fraîchement cueilli dans le potager, mais qu’on ne peut prendre sans se graisser les doigts, sur son plat noirci par la fumée ; tu auras du boudin nageant dans une sauce blanche comme la neige, et des fèves pâles apprêtées au lard frais. Si tu veux un second service, on t’offrira des raisins secs, des poires de Syrie, et des châtaignes récoltées dans les champs de Naples la savante, et rôties à petit feu. C’est en buvant le vin que tu le rendras bon. Après cela, si Bacchus, selon l’usage, excite en toi un appétit nouveau, tu auras, pour le calmer, des olives de premier choix, cueillies récemment sur les arbres du Picenum, et accompa-