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piers que tu vois entouré de l’essaim léger des scribes, qui reçoit de toutes parts testaments et lettres, et qui paraît les lire avec la gravité d’un Caton, d’un Tullius et d’un Brutus ; cet homme est incapable, dût la torture l’y contraindre, de dire bonjour en latin ou salut en grec. Si tu crois que c’est un conte que je fais là, viens, Rufus, le saluer avec moi.

LII. — contre postumus.

Je me souviens, Postumus, et je me souviendrai toujours, des services que j’ai reçus de toi. Pourquoi donc n’en parlé-je pas ? Parce que toi, tu prends trop de soin d’en parler. Chaque fois que je veux raconter à quelqu’un tes bienfaits : Je sais cela, s’écrie-t-il, Postumus me l’a déjà dit. Certaines choses ne se font pas bien à deux ; mais une seule personne suffit, pour celle-ci : si tu veux que je parle, tais-toi. Crois-moi, Postumus, les services même les plus signalés sont réduits à rien par l’indiscret babil de celui qui les rend.