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générosité. Mais je te vois sourire en secret, ô Germanique, du conseil intéressé que je te donne.

XX. — à jules martial.

Si je pouvais avec toi, cher Martial, jouir en paix du reste de mes jours ; disposer à mon gré de mes loisirs, et vivre de la vie réelle, nous ne connaîtrions ni les antichambres, ni les palais des grands, ni les procès fastidieux, ni les ennuis du barreau, ni les images d’ancêtres illustres ; mais la promenade, la conversation, la lecture, le Champ-de-Mars, les portiques, les ombrages, les eaux vierges, les thermes ; voilà les seuls lieux, les seuls travaux qui nous plairaient. Maintenant, hélas ! ni l’un ni l’autre nous ne vivons pour nous, et, nous voyons nos beaux jours s’écouler et s’enfuir : jours perdus à jamais, et qui nous sont comptés. Celui qui sait vivre, doit-il donc différer la vie ?