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XC. — passe-temps à la campagne.

Tu me demandes ce que je fais à la campagne ; voici ma réponse en peu de mots : au point du jour, j’adresse aux dieux mes prières ; je visite mes champs, mes serviteurs, et j’assigne à chacun sa part de travail proportionnée. Ensuite je lis, j’invoque Apollon, je réveille ma muse. Puis, je frotte mes membres d’huile, et je me livre volontiers à l’exercice agréable de la palestre, le cœur gai et sans craindre l’usurier. Je dîne, je bois, je chante, je joue, je me baigne, je soupe, je me repose. A la faible lueur de ma petite lampe, c’est sous l’inspiration des Muses et de la nuit que j’écris ces vers.

XCI. — à son livre.

Holà ! c’est assez ; holà ! petit livre ! nous voici parvenus au bas du rouleau : tu voudrais avancer encore, aller plus loin, et tes marges même te paraissent insuffisantes. On dirait que rien n’est fini pour toi, lorsque tout est fini dès la première page.