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LVI. — contre gargilianus.

Parce que tu fais de riches dons à des vieillards et à des veuves, tu veux, Gargilianus, que je t’appelle généreux. Rien de plus sordide, de plus ignoble que toi, qui seul as l’impudence de donner le nom de cadeaux aux pièges que tu tends. Ainsi l’hameçon trompeur attire les poissons avides ; ainsi une nourriture perfide abuse les hôtes des forêts. Je t’apprendrai, si tu l’ignores, ce que c’est qu’être grand et libéral : Gargilianus, fais-moi quelque présent.

LVII. — à faustinus.

Tandis que je suis retenu sur les rives enchanteresses du lac Lucrin, asile voluptueux dont les grottes sont chauffées par les sources que fait jaillir la pierre ponce, tu habites, Faustinus, le royal domaine du colon d’Argos, à vint milles de Rome. Mais la poitrine velue du monstre de Némée est embrasée, et ce n’est pas assez pour Baïes de brûler de ses propres feux. Adieu donc,