durs de notre terre natale : chantons Bilbilis, renommée pour la supériorité de son métal redoutable, qui ne craint pas de rivales dans les Chalybes et les Noriques ; Platea où retentit le bruit du fer qu’on y travaille, et qu’entoure le Salon, dont les eaux peu volumineuses, mais agitées donnent aux armes une trempe acérée ; Tutela, Rixamare, et leur musique et leurs danses ; Cardua, aux fêtes et aux festins si vantés ; Peteron, étincelante de ses guirlandes de roses ; Rigas, où naguère nos aïeux avaient des théâtres ; Silas, et ses habitants habiles à lancer le javelot léger ; les lacs de Turgens, de Petusia et les ondes pures de la petite Vetonissa ; le bois sacré où croissent les yeuses, du Baradon, bocage recherché du promeneur même le plus indolent ; enfin la plaine recourbée de Matinessa, que Manlius féconde avec ses taureaux vigoureux. Lecteur délicat, tu ris de tant de noms grossiers ? ris à ton aise : tout rustiques qu’ils sont, je les préfère à Bitonte.
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