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neur de ceindre ton front de ses premières branches, Colinus, si tu sais être sage, mets à profit tous tes jours, et songe sans cesse que le dernier est arrivé pour toi. Personne encore n’a pu fléchir les trois fileuses : elles sont inexorables au jour qu’elles ont fixé. Quand tu serais plus riche que Crispus, plus inébranlable que Thraséas lui-même, plus élégant que le brillant Melior, Lachésis n’ajoute rien à sa tâche, elle dévide les fuseaux de ses sœurs, et l’une des trois coupe toujours le fil.

LV. — à lucius.

Lucius, la gloire de ton siècle, toi qui ne souffres pas que l’antique Graius et notre Tage le cèdent à l’éloquente Arpi, laisse le poète, né au sein des cités de la Grèce, chanter dans ses vers Thèbes ou Mycènes, la fameuse Rhodes, ou les athlètes fils de Léda, que célèbre la licencieuse Lacédémone : nous, enfants de la Celtique et de l’Ibérie, ne rougissons pas, dans des vers inspirés par la reconnaissance d’exalter les noms assez