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ÉPIGRAMMES, LIVRE IV.

née, fais briller tes flambeaux d’un plus doux éclat ! Telle est l’union précieuse du cinname et du nard, qui aiment à se rencontrer ; tel est encore le mélange du vin de Massique avec le miel des coteaux où régna Thésée. Les ormeaux ne se marient pas avec plus d’amour à la vigne si tendre ; le lotos ne recherche pas davantage les lieux humides ; le myrte se plaît, moins sur les rivages. Ô concorde, sois sans cesse l’incorruptible gardienne de la couche de ces époux ; que Vénus leur dispense ses faveurs avec une bonté toujours égale ; que la femme chérisse son mari ; même quand il sera vieux ; et que l’époux, à l’époque où l’épouse aura vieilli, oublie que le temps a marché pour elle !

XIV. — à silius.

Silius, l’honneur des vierges de Castalie, toi qui peins à grands traits les parjures, la fureur d’un peuple barbare et les ruses perfides d’Annibal ; toi qui fais succomber l’inconstant Carthaginois sous les armes de l’immortel Scipion l’Africain ; oublie un instant ton austère gravité, dans ce mois de décembre,