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CV. — sur un spectacle.

En voyant le cou tacheté du léopard supporter un joug fragile, les tigres féroces endurer patiemment le fouet, les cerfs mordre le fer doré de leur bride, les ours de Libre se montrer dociles au frein, un sanglier formidable, tel que fut celui de Calydon, se laisser conduire avec un licou de pourpre, les difformes bisons traîner des chariots, et le pesant éléphant, ne refusant rien à son noir conducteur, danser avec grâce lorsque celui-ci le lui commande ; qui ne croirait assister à un spectacle des dieux ? Il n’est personne toutefois qui ne détourne les yeux de ce spectacle, comme peu digne d’attention, quand viennent s’offrir à ses regards les petites chasses des lions que fatiguent, dans leur épouvante, les lièvres fuyant avec rapidité. Ces lions quittent leur proie, la reprennent, la flattent, et la tiennent dans leur gueule où elle ne court nul danger ; ils se plaisent à lui laisser des issues pour s’échapper, et à contenir leurs dents qui craignent de lui faire le moindre mal : ils au-