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C. — à l’avare calénus.

Tu ne possédais pas vingt fois cent mille sesterces entiers, mais tu te montrais si prodigue, si libéral, si somptueux, Calénus, que tous les amis te souhaitaient le quintuple. Un dieu a écouté nos vœux ; et dans l’espace, je crois, de sept calendes, quatre décès t’ont donné cette fortune. Mais toi, comme si ces héritages t’eussent ruiné au lieu de t’enrichir, tu t’es réduit, malheureux, à une telle abstinence, que le plus splendide de tes repas, le seul dans toute l’année pour lequel tu fasses des apprêts, ne te coûte que quelques pièces de vile monnaie, et que nous, sept de tes anciens amis, nous ne te coûtons que la valeur d’une demi-livre de plomb. Que te souhaiterons-nous qui soit digne d’une pareille générosité ? Nous te souhaiterons cent millions de sesterces, Calénus : s’ils t’arrivent, tu mourras de faim.