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printemps de tes années, toi que la terre de Labicum couvre d’un léger gazon, reçois sur ta tombe, non pas un mausolée fait d’une pierre de Pharos, et dont la matière périssable écraserait ta cendre de son poids inutile, mais de faibles buis, des pampres épais, et des fleurs dérobées aux prés que font verdir mes larmes. Accepte, cher enfant, ces monuments de ma douleur. Ta mémoire s’éternisera dans ces vers. Lorsque Lachésis aura achevé de filer mes dernières années, je ne demande pas d’autres honneurs pour mes cendres.

XC. — à cinna.

Tu nous parles toujours à l’oreille, Cinna, et tu ne dis pourtant que ce qui peut se dire en présence de tous. Tu ris, tu te plains, tu grondes, tu pleures, tu chantes, tu juges, tu te tais, tu cries ; et cela toujours à l’oreille. Cette maladie est tellement ancrée chez toi, que tu nous fais souvent à l’oreille l’éloge de César.

XCI. — à la tribade bassa.

Comme jamais, Bassa, je ne te voyais entourée d’hommes, et